Le compost est une manière simple de diminuer le volume de vos ordures ménagères. Au lieu d’être incinérés dans les centres de tri, tous les déchets de cuisine peuvent être valorisés au jardin. Au bout de quelques mois, ils pourront être réemployés pour nourrir vos plantes ornementales et potagères. Le compost en silo est une méthode efficace pour recycler ses déchets organiques.
Sommaire
Le compostage, pourquoi et comment ?
Le compostage va permettre de recycler et valoriser vos déchets de cuisines, déchets végétaux, en véritable or noir pour votre potager ! Quand on sait que ces déchets (qu’on pourrait d’ailleurs appeler autrement tellement ils sont précieux…) représentent plus d’un tiers du contenu de nos poubelles sur une année, c’est un sacré geste responsable que de les composter sur place.
Il suffira simplement de faire confiance à la vie du sol, aux bactéries, micro et macroorganismes qui vont déchiqueter, décomposer la moindre miette de déchets organiques. On entend par « organique » tout ce qui vient du végétal, de l’animal. Des épluchures de légumes aux fientes de poules, des feuilles aux plumes, de la tonte aux coquilles d’œufs, tout y passe ! Dans un joyeux équilibre que nous verrons plus tard, toutes ces matières se transformeront en formidable compost. Un amendement capable à la fois d’améliorer votre sol potager et de nourrir vos cultures des mois durant.
Ce compost peut être réalisé en tas, en silo. Mais on peut aussi faire du compostage de surface, directement sur les planches potagères. Chacun d’entre eux a des avantages et des inconvénients.
Au potager d’Olivier : Je fais du compost en silo. Je le vois comme une recette pour laquelle on aurait besoin d’un saladier (comparable au silo) ! De tout rassembler à l’intérieur, chaque élément bonifie l’autre. Les œufs vont donner du corps, le lait va humidifier, la farine va solidifier, le sucre donner un goût agréable, etc… Pareil pour le compost avec des matières qui vont humidifier, d’autres qui vont oxygéner pour au final avoir un amendement très riche et structurant pour le sol. Le compostage de surface se défend aussi, surtout sur des sols très actifs biologiquement. On va directement déposer en surface nos résidus de cuisine. Ils seront valorisés par les organismes du sol. On évitera juste de faire des gros tas de matières trop humides ou au contraire trop sèches. La diversité est un maître mot comme souvent au potager.
Voir notre article complet sur le compostage pour plus d’informations
Les avantages du compostage en silo/en bac
Le compostage en silo/en bac revêt de nombreux bénéfices.
Il est constitué d’un cadre en bois, en plastique ou en treillis dans lequel on accumule les déchets organiques issus de la cuisine et du jardin. Par rapport au compostage en tas, il permet un réel gain de place et d’organisation. Il est aussi nettement plus esthétique ! Avec des apports équilibrés en carbone et en azote, il demandera peu d’entretien et nécessitera seulement quelques retournements dans l’année si on le souhaite.
Moins de poubelles et moins d’aller-retour à la déchèterie pour les déchets verts, un temps considérable d’économisé !
Avec un silo compartimenté ou deux silos, il est facile de laisser le compost au repos pendant plusieurs mois et donc d’obtenir plus facilement un compost mûr, prêt à être utilisé.
Avoir deux silos/bacs pour une meilleure praticité ?
Si vous le pouvez, nous vous recommandons d’avoir au moins deux silos ou un silo compartimenté. Ainsi, vous pourrez faire un roulement, une année sur deux par exemple. Vous remplissez le silo en année 1, puis vous le laissez reposer. Quand il est prêt, vous pourrez prélever du compost tout en remplissant le second bac. Quand ce second bac sera prêt, vous pourrez l’utiliser tout en re-remplissant le premier, et ainsi de suite.
Où placer son silo/son bac à compost ?
Pour optimiser l’efficacité du compost en silo, il faudra prendre quelques précautions. Positionnez-le idéalement à la mi ombre.
• Au soleil, il séchera rapidement ce qui entraîne l’arrêt quasi total des micro-organismes décomposeurs.
• À l’inverse, s’il est dans un endroit trop ombragé, il risque de pourrir. L’excès d’eau n’est pas bon non plus pour ses occupants qui ne peuvent pas se développer en milieu anaérobie.
Il faut donc conserver une certaine humidité dans le compost sans qu’il soit non plus saturé en eau. Pour éviter l’évaporation, vous pouvez mettre un couvercle qui protège aussi son contenu des pluies qui lessivent les minéraux. Un carton humide peut aussi être positionné sur le dessus du silo afin de conserver un peu d’humidité.
Le compost doit aussi être bien aéré. Dans les composteurs en bois, l’écart entre les planches suffit généralement pour laisser respirer le contenu. Pour les bacs en plastique, il faut vérifier que ceux-ci soient bien percés afin que l’air puisse circuler (et à défaut faire quelques trous dedans avec un foret et une perceuse). Attention cependant, un silo exposé aux vents séchera rapidement.
Le composteur sert majoritairement à recycler les déchets de la cuisine. Pour faciliter son utilisation, il faut le positionner stratégiquement, pas trop loin de la maison et du jardin. Sinon cela devient vite une corvée. L’emplacement est donc à réfléchir au préalable.
Au potager d’Olivier : J’ai toute une zone à compost directement sous une haie ! Une zone qui est constamment à l’ombre. Ce n’est pas un mal par ici dans une région chaude et sèche. Au soleil, ce serait infernal de devoir maintenir le compost bien humide comme une éponge essorée. Ici au contraire, tout se passe à merveille. Des feuilles mortes sont stockées toutes proches pour constamment équilibrer les apports humides (restes de repas, épluchures, tontes parfois…) avec 1/3 de déchets secs. Les uns vont équilibrer les autres et au final c’est chaque année plusieurs dizaines de kilos d’or noir. Et vraiment, c’est totalement incomparable avec des composts du commerce. Celui-ci est grouillant de vie, actif biologiquement. Ne serait-ce qu’en le prenant à pleine main, on se rend compte de sa fertilité.
Conseils avant de lancer son silo à compost
Avant d’installer son bac, le terrain doit être un peu préparé. Le silo doit être installé à même le sol afin que les décomposeurs puissent remonter dedans et effectuer leur travail. Travailler les quinze premiers centimètres du sol à l’endroit où il sera positionné accélère la colonisation du bac par la microfaune, mais ce n’est pas obligatoire : cela se fera naturellement avec le temps.
Les déchets de cuisine sont aussi une source de nourriture pour les rongeurs. Ceux-ci fréquentent souvent les composts en tas et ne sont pas toujours les bienvenus à proximité de la maison et des cultures. Pour les empêcher d’avoir accès à l’intérieur, vous pouvez fixer un grillage à fines mailles sous le compost. Les souris et les rats sont surtout attirés par les restes de viandes, de poissons et de plats cuisinés. En évitant ces déchets-là, vous devriez limiter leur venue si vous êtes envahis. Mais pas de panique, ils posent rarement problème.
À l’usage, les oiseaux peuvent aussi venir farfouiller dans le bac pour y trouver les vers nécessaires à leur alimentation. Garder le compost fermé par un couvercle évite de se retrouver avec une partie des déchets de cuisine éparpillés dans le jardin. Les merles, peu farouches et opportunistes, viennent parfois gratter dans le compost alors que le jardinier est à seulement quelques mètres.
En laissant les oiseaux s’en donner à cœur joie et gratter le tas, ils enrichiront un peu le compost avec leurs fientes
Choisir son silo
Il existe plusieurs solutions pour faire son compostage en silo. Depuis quelques années, beaucoup de municipalités distribuent gratuitement ou à prix coûtant des bacs aux usagers. Cette pratique tend à se développer. Une loi oblige dès 2023 les communes à proposer au citoyen une solution de collecte pour les biodéchets. Le plus courant est le silo en bois. Il est constitué de quatre pans et d’un couvercle. Pour sa durabilité, il vaut mieux utiliser des essences de bois dures, voire imputrescibles comme le mélèze ou l’acacia. Ces derniers dureront beaucoup plus longtemps que de simples planches de sapin.
On trouve aussi des bacs similaires en plastique en grande surface. Vous pourrez les réutiliser pendant plusieurs années.
Enfin, il est aussi possible d’en confectionner en treillis. Il suffit de prendre un grillage que l’on tapisse d’une bâche perforée par exemple, et que l’on maintient avec des piquets. C’est une solution rapide et peu onéreuse pour avoir un bac.
Dans le même style, vous pouvez réaliser le silo avec trois ou quatre palettes assemblées. Rapide et efficace, il faut tout de même faire attention à obstruer en partie les trous dans les palettes pour éviter un dessèchement trop rapide.
Pour le choix du type de silo, il est primordial d’en sélectionner un qui à une des faces amovibles afin de faciliter son utilisation au quotidien. Cela permet de le retourner facilement, mais aussi de venir prélever au fur et à mesure la matière décomposée en bas du bac.
Voici un tuto très complet pour créer une vraie station de compostage !
Comment remplir son silo à compost ?
Dans un compost en silo, vous pouvez mettre la même chose que dans n’importe quel autre compost. C’est-à-dire un tiers de matière sèche et deux tiers de matières humides.
Aller plus loin : « La recette pour un bon compost«
Utiliser son compost
Même si on peut utiliser du compost non mûr au potager, le processus de compostage complet prend entre neuf mois et un an. Une fois le bac plein, il faut le laisser au repos pour que les micro-organismes agissent. Passez donc dans votre second bac si vous avez eu le temps d’en faire un.
Si votre bac à une trappe d’accès, il est déjà possible de récupérer votre compost par le bas du silo. Retournez deux ou trois fois le compost lorsqu’il est au repos. Y ajouter de la matière sèche s’il y a un excès d’humidité et de l’eau s’il est sec. Vous pouvez le tamiser pour obtenir un terreau fin pour les semis.
Les plus gros morceaux de bois non compostés peuvent être utilisés directement en paillage de surface au jardin ou bien incorporés dans le nouveau compost. Avoir un compost permet à la fois de diminuer ses déchets mais aussi de produire un substrat riche pour les plantes. Alors n’hésitez pas et lancez-vous !
N’hésitez pas à aller plus loin avec notre article « Tout savoir sur le compost au potager«
Merci pour cet article intéressant. Concernant les déchets de résineux, j’ai un broyeur et j’en ai souvent pas mal car je me chauffe au résineux (entre-autres) et j’aime bien broyer toutes les épines pour ne rien gâcher. Apparemment je ne peux pas en mettre trop dans le compost, mais est-ce que je peux les laisser se dégrader une année, par exemple, et les réintégrer au potager, ou est-ce que ça va inhiber la pousse de mes légumes ?
Bonjour Stéphane, les aiguilles de résineux (quand elles ne sont pas vertes) font un très bon paillage. Personnellement j’ai arrêté de les mettre au compost car elles sont plus utiles en paillage contre les limaces. Une fois bien sèche il n’y a a pas de risque qu’elles inhibent la pousse des légume. 😉
Je fais du compost depuis plusieurs années et cette année lorsque j’ai voulu utiliser celui de l’an dernier gros souci un nid de Bourdon est à l’intérieur je n’ose plus l’utiliser comment faire pour les faire déménager si quelqu’un connaît la solution merci d’avance
attendre qu’ils partent..; ou un bon arrosoir dessus… ils n’aiment pas. est-ce réellement des bourdons ?
Cc, Il y a quelques années, j’ai fait déménager un nid de bourdons grâce aux huiles essentielles ( 1 goutte de citronnelle et 1 goutte de géranium rosât) diluées dans un peu d’huile d’olive et j’aspergeais à proximité ( ils logeaient dans la toiture). Au bout d’une semaine, gênés par l’odeur, ils sont partis😊. Maintenant, si tu veux éviter d’asperger ton compost, tu peux peut être tenter d’imbiber des mouchoirs et les poser à proximité( le soir quand tt le monde dort😇😴). Bon courage 🐝
Bonjour,
Merci pour votre excellent article !
Je voudrais apporter une précision sur votre paragraphe d’introduction.
Dans de nombreux endroits de France les déchets fermentescibles sont compostés en installations industrielles et utilisés pour l’agriculture.
Les déchets non fermentescibles sont enfouis ou incinérés pour la valorisation énergétique.
C’est le cas dans mon département : https://trivalis.fr/tri-des-dechets/tri-ordures-menageres/
Je pense néanmoins que le fait de composter a domicile économise le transport des déchets et le coût de la transformation industrielle.
Sans compter le bénéfice pour le jardin !
Très bon article cependant, moi, j’ai du mal avec le compost, après plusieurs années d’essais, de tests, en silo, en tas, matière sèche et humide, retournement etc. je n’arrive pas à grand chose ou alors des tas noirâtres et grumeleux, le plus souvent.
Peut être y a t’il quelque chose que je loupe, je vais retenter l’expérience avec vos conseils.
Concernant les bourdons, perso j’en ai un nid au fond de mon bac de foin, je l’ai laissé puisqu’il parait que ce sont les seuls insectes qui peuvent polliniser les courgettes, vrai ou faux je ne sais pas…